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Miss Lili's adventures

Mes contes (attention, ceux présentés ici ne sont pas destinés aux tout-petits, bien que certains soient adaptés), coups de coeur, découvertes, chroniques de sexytude (ce qui nous fait craquer, ce qui rend l'autre attirant). Bonne lecture !

Ombre et lumière

Publié le 14 Janvier 2012 par misslilisadventures in Sur mon chemin...

Parle aussi toi,

parle en dernier, 

dis ta Parole. 

 

Parle - 

Mais ne sépare pas le Non du Oui.

Donne à ta parole aussi le Sens : 

donne-lui de l'Ombre.

 

Regarde tout autour : 

vois, comme cela devient vivant à la ronde - 

Auprès de la Mort ! Vivant ! 

Il parle Vrai, celui qui dit l'Ombre. 

 

Paul Celan, Parle aussi toi,

in Von Schwelle zu Schwelle, 1955

 

J'ai lu ce poème il y a quelque jours. Il est mis en exergue du livre de Jean-Claude Ameisen Dans la lumière et les ombres : Darwin et le bouleversement du monde. (Ed. Fayard/Seuil, coll. Points, Sciences, 2008). Jean-Claude Ameisen présente depuis 2010 une émission sur le sujet le samedi matin de 11h à 12h sur France Inter : Sur les épaules de Darwin


Hier soir, j'ai acheté un disque de Luz Casal. (voir note)

Sur cette compilation figure la chanson Negra sombra, tirée d'un poème de la poétesse galicienne Rosalía de Castro. 

 

Poème en galicien et traduction en espagnol. 

Traduction en français.

"(...)

Tu es en tout, et tu es tout

Pour moi et en moi, tu demeures

Jamais tu ne me quitteras

Ombre qui toujours m'assombrit

(...)"

L'ombre, inséparable de la lumière... on en revient à la même idée que celle du poème, et du livre d'Ameisen.

Si on remplace l'ombre par la lumière, on retombe sur la définition de la lumière divine, l'amour divin.

Mais la mort est-elle entithétique de l'amour ? Je ne le pense pas. 

Alors? 

L'ombre du poème serait donc également de la vie ? Yin et Yang s'alternant. Le petit point noir, la semence de Yin dans le Yang, en attendant le cycle suivant... la roue tourne, tout se transforme... le livre des transformations... (Yi King)

En allant un peu plus au sud, au berceau de la culture hindoeuropéenne, il y a peut-être une réponse. 

On retrouve la symbolique Hindouiste de Pârvatî, l'épouse de Shiva, qui peut être représentée sous son aspect-temps destructif : Puissance-du-temps (Kâlî), mais symbolise également l'instrument du pouvoir procréateur de Shiva. Dans ce cas, cette énergie est appelée la Puissance-de-jouir (Rati). Je m'arrêterai là avec les différents noms de Pârvatî. 

Je perçois l'Hindouisme, non pas tant comme un polytéisme, mais comme une manière d'enseigner une philosophie, une interprétation du monde, de manière imagée et ludique. 

Si la question vous intéresse, je vous conseille la lecture du livre Mythes et dieux de l'Inde : Le polythéisme hindou d'Alain Daniélou (éd. Flammarion, coll. Champs essais, 1994). Il est clair et assez complet. C'est une bonne première approche de cette culture complexe, mais ô combien attirante ! 

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